top of page

Accepter l’autre; accepter la différence de l’autre.


Voilà qui est beau, du moins en théorie. Dans la pratique, accepter l’autre se révèle souvent une tâche difficile. Je sais, comme vous surement, que nous ne pouvons changer les autres et pourtant je me surprends à tenter de le faire tout de même.


Il ne me parlera pas de cette façon, elle devra arriver à l’heure, elle devra cesser d’être jalouse, s’il ne m’appelle pas pour ma fête je vais comprendre qu’il n’est pas un ami sincère, il faut qu’il apprenne à parler de lui, etc., et ainsi tourne le carrousel qui nous entraine vers vouloir changer l’autre pour cesser de souffrir.


Ce contrôle que nous exerçons sur les autres, même s’il prend racine dans un désir d’améliorer notre relation avec eux, nous condamne malheureusement à la lutte de pouvoir. Combien de couples dérivent, chavirent et sombrent sur ces écueils? Combien d’associations professionnelles, d’amitiés sont rompues dans l’incompréhension et la rigidification des positions?


Accepter l’autre prend racine dans notre capacité à nous accepter nous-mêmes. Encore une belle théorie, mais comment parvenir à plus d’acceptation? Lorsque nous refusons de vivre notre dérangement intérieur, nous prenons le chemin de la non-acceptation, nous prenons le chemin de la résistance et cette réaction nous fait parfois souffrir autant que ce qu’il l’a déclenché si non plus.


Rien ne m’a fait plus de bien que le jour où j’ai accepté de ressentir la douleur que me faisaient vivre les limites relationnelles des membres de ma famille.

Paradoxale vous dites-vous? Il n’en est rien.


Le fait de tenter de les sortir de leurs fuites et dépendance pour avoir leurs présences, de les sortir de leurs pattern malsains et insatisfaisants avec leurs familles et amis pour mettre fin à cette impuissance et cette inquiétude qui m’étaient insupportable, bref ma tentative de les changer générais une tension qui s’ajoutait à ma douleur initiale en plus de provoquer chez eux de la résistance.


Lorsque nous lâchons prise sur l’extérieur et sur les autres, accepter les autres devient un travail sur soi, un travail d’acceptation de nos besoins insatisfaits, un travail menant vers des relations affectives respectueuses du rythme et des limites de chacun dans sa différence.


Roberto Mayer. TRA

Tous droits réservés : Éditions Usmose 2014

29 vues0 commentaire
bottom of page